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Nwal Al-Ghanim

 

Je secoue l’arbre avec force

Le temps tombe peu à peu

Telle une pierre sur une autre

Je dis aux éclats :

« Nettoyez vos dents des restes des chairs de  la poussière »

2     

 

Nous nous détournons

De certaines villes

Dont on a exécuté les fenêtres

Et laissé  les arbres s’accrocher à l’extinction des palmiers  

3

La guerre s’est infiltrée

Furtivement

La voici qui remplit les poches du gamin

De bonbons, de balançoires

Et des oiseaux qui ont fait flancher la tête de l’homme assassiné

4

Un âtre devient notre demeure estivale

Que gardent des murs ambigus

Le bâton de la pluie est dans ma main

Et les  troupeaux du vent sont derrière moi  

Je tâtonne la boîte de mes couleurs remplie de tonnerres  et d’éclairs

Et incite le troupeau des miroirs à s’enfoncer profondément dans le sang de la toile

5

Il est sage que je n’ouvre pas une fenêtre pour la poussière

Il est sage…

Oh que c’est étonnant !

Les voleurs dorment tranquillement entre les plis de ses habits.

Dans l’explosion elle  se  multiplie sous les traits de mille femmes.

Qui ramasse ses morceaux éparpillés dans le miroir ?

 

6

Partout où tu te tournes

Tu entends le bruit des pas des statues qui te suivent

7

Cette nuit je pendrai la page vide

Avec la blancheur des mots

Je dis au verbe :

Rattrape-toi  par la source ta gazelle  transpercée par la soif

Ö soleil

Remplis mon panier de nuées !

Je veux relaxer la jeune fille de ses bracelets d’or

8

Je berce les ombres

Et leur dis :

Taisez-vous

La noirceur est un être vivant qui se développe

Chaque fois que le cri s’élève de la bouche de l’arbre

 

9

Je dis aux oiseaux :

Planez

La maison est pleine d’informateurs

Ne voyez-vous pas

Les traces des dents de la vipère

Sur  la poignée d’herbe que je porte ?

10

 

J’ai peur que les gardes se réveillent

J’ai peur qu’ils t’entendent chanter avec ma gorge

J’ai peur qu’ils sentent l’odeur de tes sur mon pain

J’ai peur qu’ils voient les traces de ton ombre sur  les rideaux de la fenêtre

Baghdad,

J’ai peur pour toi  même de mes yeux !

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admin

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