
Abdelmalek Rochdi – Ouezzane –Maroc
Que m’importent mes malheurs,
Mes peines et mes douleurs
Puisque nos cœurs par mers,
Monts et vallées battent
Le même amour .
Ah combien me manquent
Tes douceurs , bontés et amours !
J’aimerais dans tes bras
M’effondrer en pleurs,
Fermer mes yeux
Pour garder le bonheur,
Aux belles senteurs
De ton paradis d’amour.
Et si mes rêves d’amour
De nuit comme de jour
Avec toi voient le jour,
Je serai tout dévoué
À ton temple pour toujours
Et les oiseaux émus chanteront
En chœur mes larmes d’amour …
Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor:
Ce poète se distingue, en particulier, par son hypersensibilité esthétique et ses préoccupations militantes et existentielles à la manière de Sartre mais un Sartre profondément maghrébin, enraciné dans la culture arabo-musulmane. Et il aborde cette fois un thème nouveau pour lui : le thème amoureux. Ce qui n’a rien, d’ailleurs, de surprenant, car l’Amour reste et restera le sentiment le plus recherché dans le monde et c’est normal qu’un poète puisse le chanter , ou souhaiter en faire l’expérience ou, au contraire, décrire les mésaventures qu’il a connues avec lui .Dans ce poème, il s’agit clairement du second cas ,mais avec le handicap que cet amour soit unilatéral de la part du poète .Ce qui le place, en principe, dans le genre triste et douloureux, en raison des affects négatifs qu’il génère et plus particulièrement la frustration . Néanmoins, aucun indice dans le texte n’indique que la bien-aimée dédaigne cet amour ou même qu’elle en est au courant. Ce qui n’exclutdonc pas l’éventualité d’un amour de loin ou d’un amour secret. Quant à la nature de ce sentiment tel que l’exprime le poète , il paraît appartenir au genre spirituel, éternel et pur à l’instar de l’amour oudhrite qu’éprouvaient les poètes arabes anciens Qays le fou de Leila et Jamil l’amoureux de Boutheina et leurs consorts (si mes rêves d’amour de nuit comme de jour avec toi voient le jour , je serai tout dévoué à ton temple pour toujours ) .Cette possibilité se trouverait appuyée par l’absence dans le discours du locuteur de toute mention au côté sensuel dans la personne de l’aimée à part peut-être le mot « douceurs » au pluriel qui n’y renvoie forcément pas, étant donné que cette qualité est typiquement féminine aussi bien au niveau du corps que celui de l’esprit .Sur le plan stylistique , l’auteur a usé surtout de l’hyperbole pour amplifier ses ressentis et du lexique de l’amour platonique et spirituel .
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