Fatima Maaouia

Mise en garde !!!..

Dans un faire part
Incendiaire
Unique dans l’histoire
Le trottoir
M’a fait part
De sa colère
Et ce n’était pas un pavé dans la mare !
Marre ! Y’a Amar !

À l’en croire…Fissa !
Va falloir
Protéger et plus vite que ça
La prière
Des mains étranges
Et mercenaires
Qui au nez et à la barbe de l’étrange
Ministère de l’intérieur
La prennent à la gorge
L’ égorgent
Et sans peur
La balancent et la plongent
Dans la poussière
Les regards d’égout
La fange
Et la boue !

Arrière ! Barbares!

La prière …

Pureté Est son air

Recueillement sa Lumière

Point barre !
Charognards!

D’ailleurs
Le lendemain même après la commotion
Libation blasphèmes et jurons blèmes
Sur le mac adam
Reçus oedème en pleine poitrine
Par les monts vallées et collines

Le lendemain même
Bouleversé d’émotion
Mais tirant ses conclusions

Le lendemain même

Pour faire ses ablutions
Le grand ménage sur terre
Nettoyer à fond les lieux de tout outrage
Hideux suite au carnage et vile passage
Du sinistre cortège hordes sales bestiales sanguinaires et sauvages…

Suicidant tous ses nuages

Le lendemain même …

Le ciel

S’est tranché les veines…

En attendant que retranchés du soleil
On en fasse de même ?

Contes et exploits du bon roi…

Danser avec dix dinars …

C’est l’histoire
De ce roi roublard
Qui à seulement dix dinars
Pour un envol
À 300 mètres du sol
Proposa un jour à son peuple hagard
Emmailloté de taies
Toute une palette de libertés
Gamme d’amour phare
En barres
Tickets restaurants nutritifs
Primes sur objectifs
Pour tout le rif
Le tout en commissions
Et Bons de Trésor
Pour remplir et tapisser de pierres précieuses son chariot à provisions
Frappé par la commotion
À sec d’or
Et de munitions

Dix dinars ?

Au comble de l’émotion…

Pas question ! Mon gars !
Rouspètent tempêtent et bave aux lèvres
Blêmes levant déjà le poing
Déclarent d’aucuns
Prenant monts et étoiles à témoins

Quoi ?
Vous êtes fou ???
Anguille sous roche !
Encore une fois ça pue à vue de nez
La volonté de nous faire les poches
Et de nous rouler

Holà ! Lascar !

Perdants à tous les coups ?

Comment danser avec Art
En dents de scie
Avec les loups
La danse du canard
Avec dix dinars ?

Allez-vous faire voir !
Dix dinars ???
Vieil avare !

À ce prix on n’est pas du tout
Sortis de l’auberge
Et encore moins la berge
Pas gagnante pour un sou !

Dix dinars ???
Et bien nous
…À moins …de cinq dinars
On ne marche pas du tout
Dans votre mou !!
NA !!!!

Opération cœur…

Plan  de carrière

Lorsque l’or
Du cœur
En plan
S’évapore
Et que jour après jour
Aucune lueur
De jour
N’y affleure…

En manque d’air
Et d’atours
N’ayant plus de plan carrière
Pour faire la cour
À la lumière
Et aux fleurs du jour…

Le coeur
Herbivore
Ayant perdu en cours de chemin
La main du matin
Élabore
De mauvais plans…
Carnivores
Qui sonnent la chasse à courre
À son or intérieur
Et le dévorent…
Âme et corps

Illustration Faouzi Maaouia

Jour femme de marche …

Plus que l’ivresse de l’ascension
De l’Himalaya ou de l’Évrest
À mains nues

Jour
Femme
Je marche

Femme
Programme
Oriflamme
Je marche

Vous avez bien lu

Non, je nai pas bu
Si quand même… de l’absolu

Je marche
Flamme
Rosée
Étoilée
Tête nue
Sur l’avenue
De la Liberté
La Bienvenue

Vêtue
De frissons
Mue
De la fièvre émotion de la Révolution
Pour qu’il n’y ait plus aucun doute
Quant à la Nécessité

Contre tous les diables
Cécité
Voiles de tous poils et de tous lieux
Et tous ceux
Dont la haine
De la femme et des minorités
Dans les veines
Pleut…

Je marche
Pour
L’égalité et les libertés
Niées malmenées

Pour
Les défendre

Et
Au front du monde
Lignes rouges ineffaçables
Braises infranchissables
Pluie d’étoiles inviolables
Les suspendre

Illustration Faouzi Maaouia

Je quitte à regret cette phrase…

Je quitte cette phrase à regret
Et reste sur ma faim
J’aurai pu laisser monter à son gré
Son pain et son vin
Sentir l’univers sans chagrin
Dans le parfum de sa tige
En faire des lanières
Pour fouetter au sang
Mauvais oeil et vertige
Qui font écran
Au beau temps
Et table rase
De l’hirondelle et du printemps

Je quitte à regret cette phrase
À la sève bouillonnante, oui j’aurai pu
Moyennant un peu d’eau quelques mots
Polis ou aigus
Porter plus loin et plus haut
Que l’herbe lèvres ridées
Par les eaux usées
Et l’absence d’engrais de refrains et d’idées
Son rêve d’étendre l’eau vive de sa peau

Je quitte à regret cette phrase
Une fois montée sur graine
Sans problème
J’aurai pu passer du coq à l’âne
Pour voir où elle m’emmène
Puis en fines rondelles et lamelles
Pour le teint de ma pépinière qui saigne
Couper sa veine dentelle
Pour favoriser la croissance des essences plein air
Et du chant de blé sur la terre
Oh, oui sans façon
J’aurai pu accommoder de mille manières
En vers
Son poème

J’aurai même
En chantant mangé sa chair qui est la mienne

Illustration:  » Zone d’ombre  » Faouzi Maaouia

L’autre côté …

Une clé assoiffée de liberté
Rêvait d’ouvrir la porte
Pour aller de l’autre côté

Mais la clé toute petite toute petite
Pas plus haute qu’un ongle
Qui rêvait d’ouvrir la porte du sommeil
Derrière laquelle
Lui parvenaient le bleu du ciel
Les rayons du soleil
Le murmure des eaux
Le chant des oiseaux
Le son de la mer langoureuse et le parfum chaud des foins doux
Sans arrêt se cognait la tête aux arêtes et angles
De la grande porte en acier
Et retombait essoufflée

Elle avait beau jouer des poings
La petite clé assoiffée de liberté
Pour aller de l’autre côté
Tous ses efforts étaient vains

Trop lourde à soulever la lourde porte par ses petites mains
Qui laissaient partout des morceaux de son corps en chemin

La serrure est bien trop grande pour elle
Elle n’est pas de taille
Et la porte de mauvais poils

Il lui faut plus de force .Oh la pauvre

Pour aller au bleu du ciel
Rayons du soleil murmure des eaux
Chant des oiseaux
La mer langoureuse et parfum chaud des foins doux

Ça va être dur
Faut pourtant bien qu’elle l’ouvre
Cette satanée serrure
Et fasse le mur
Mais pas sûr !

Elle essaie essaie
En fait une obsession

Y’a tant de bleu ciel rayons de soleil
Murmures d’eaux
Chant d’oiseaux sons de la mer langoureuse passion de parfum chaud des foins doux
De chants et de poèmes en elle …
Qu’un jour… Vlan !
La porte chancelle

Que le diable m’emporte !!!

Ça lui fait tout drôle
Même pas besoin de chignole !!!

Illustration Faouzi Maaouia