
: Hala Shaar
Sur l’ostinato des vagues
Flottent le cadavre du poisson infiltré
Et le cadavre du petit immigré
« Viens à moi ô mer !
Viens de tes vagues,
Viens des bras de notre mère somnolente,
De notre mort abondante
Dans l’espoir que nous vieillissions sur le marbre du temps
Tel un enfant oiseau culbuté,
Telles des pétales d’un pays
Qui tissait l’hiver sous la forme d’un tamis pour nos âmes,
Qui fouinait dans le temps pour nous nourrir,
Pour abriter un enfant qui cherchait à voyager
Mais qui a été saisi par les vagues
« Lève-toi ô mon petit !
Lève-toi et ramasse ton silence tout entier !
Lève-toi et jette-le comme une bombe, comme un cor !
Lève-toi ô mon amour !
Lève-toi et va vers ta noyade
Ou vers ton embrasement
Ou vers la potence !
Ö fiston !Ö cadavre flottant,
Tu es la dépouille d’une langue impuissante
D’un pays qui s’en est allé derrière une séduction
De laquelle il est revenu muet et avec un cimetière
Il est revenu pareil à une poussière, à une vague, à une écume,
D’un pays qui a perdu le devenir à jamais
Et qui se déplace entre les explosions de l’hésitation
Entre l’obtention du vagabondage et de la sécheresse,
Entre la divergence et la différence
Moi je ne te pleure nullement
Je pleure ma défaite en toi
Je pleure ma vieille main
Je pleure la brûlure d’un épi
Qui nourrissait les rives en rosée
Mais que des transformations et une étape donnée ont modifié
« Ö petit venant des objets
Et allant vers le néant
Prends avec toi dans ton chemin un message pour le ciel :
« Mon dieu pourquoi toute cette mort se réveille-elle d’un seul coup en plein milieu de la ville ?
Mon dieu pourquoi les milliers de fronts qui se prosternent jour et nuit n’ont-ils pas demandé l’intercession pour ce petit ?
Où ira son âme
Alors que le chapelet de sa mère noyée
Vous implore de le protéger et de le faire revenir ?
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admin
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